Diana De Lima Reis – Apprentie polymécanicienne à Sainte-Croix
- sylvievilla
- 3 oct.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 7 jours
À la base, Diana voulait travailler avec les enfants… ou les animaux. Rien à voir avec les machines-outils, les copeaux et les tours à commande numérique. Et pourtant, un jour, tout bascule. Son copain, apprenti polymécanicien, l’invite à une journée portes ouvertes dans son école.
Elle monte à l’étage de l’atelier, aperçoit les machines… et c’est le coup de foudre !
« J’ai vu les machines, j’ai vu les apprentis travailler avec leurs mains, et je me suis dit : je veux faire ça. »
Diana aime le manuel. Elle aime comprendre comment les choses fonctionnent, manipuler, créer. Elle découvre alors un métier exigeant mais complet, qui lui permet d’apprendre à usiner des pièces, à utiliser différentes techniques, à lire les plans, à manier la précision.
Et la suite ?
Elle hésite encore. Prof de mécanique ou artiste mécanique ? Car ce qu’elle adore aussi, c’est l’art. Dessiner, décorer, inventer.
« À Sainte-Croix, il y a toute une tradition autour de la mécanique d’art. J’aimerais beaucoup me tourner vers la création d’automates, ces objets qui bougent pour le plaisir des yeux. C’est à la croisée entre la technique et la poésie. »
Ça fait quoi d’être une fille dans un monde d’hommes ?
Diana ne cache rien. Elle dit ce qu’elle vit. Le sexisme au quotidien, les blagues, les regards, les remarques. Le poids des attentes. Une erreur de sa part devient un drame ; chez un garçon, ça passe.
« On te dit que tu n’as rien à faire là. Qu’il faut retourner à la cuisine. »
Mais Diana avance. Sans faire de bruit. Elle termine première de sa classe en fin de première année. C’est sa manière à elle de répondre. Pas en criant, mais en prouvant.
« Je ne suis pas forcément à l’aise avec la confrontation. Alors je me bats autrement, en montrant que je suis là, que je suis capable. »
Elle regrette que peu de profs interviennent et que certaines remarques passent sous silence. Mais elle reste debout, bien ancrée dans ses convictions.
Pourquoi devenir ambassadrice ?
« Le camp LYVAtech m’a tout de suite parlé. L’an dernier déjà, je voulais y participer. Et cette année encore, je me suis dit : j’y vais. Si je peux aider d’autres filles à se lancer, à découvrir, à se sentir à leur place, alors c’est gagné. »
Son message ?
« Il n’y a pas de métier de garçon ou de fille. Il y a des métiers. Et ce qu’il faut, c’est quelqu’un qui croit en toi. »
Elle, elle a eu cette personne. Son copain. Celui qui l’a encouragée.
« Pour lui, c’est normal qu’une femme devienne polymécanicienne. Et c’est exactement ce que je veux montrer à mon tour. »
