Laurence Bielmann Dubied - ingénieure chez Condis SA
- sylvievilla
- 8 nov.
- 2 min de lecture
Laurence Bielmann Dubied est née et a grandi à Fribourg. Après une maturité scientifique, elle envisage de devenir secrétaire médicale. Pendant ses examens d’admission, un psychologue lui suggère plutôt des études d’ingénieur, compte tenu de ses aptitudes. À l’époque, dans les années 1980, cette orientation était encore très peu proposée aux femmes. Encouragée par cette remarque, Laurence intègre finalement l’école d’ingénieur.e de Fribourg, d’abord en électrotechnique, puis se spécialise en informatique.
Une fois diplômée, elle débute sa carrière comme ingénieure et gravit les échelons vers des postes à responsabilité, devenant cheffe de projet. Après avoir eu ses trois enfants, elle demande à travailler à temps partiel. Une demande encore inhabituelle pour une ingénieure à l’époque. Elle fait figure de pionnière, en instaurant non seulement le temps partiel mais aussi le télétravail. Malgré certaines réticences initiales de la direction, ces propositions sont acceptées et deviennent progressivement normalisées.
Quels défis a-t-elle rencontrés en tant que femme dans un milieu technique ?
Laurence a ressenti une différence liée à son genre, notamment lorsqu’elle a dû réduire son taux d’activité. Travailler à 60% l’a empêchée d’accéder à des postes à responsabilité pendant plusieurs années. Ce qui entraîne une perte de carrière difficilement récupérable, en particulier en termes de salaire. Elle souligne également que la charge mentale reste un poids porté majoritairement par les femmes, même lorsque les responsabilités sont partagées.
Quel est son rôle aujourd’hui ?
Laurence travaille actuellement chez Condis, à Rossens, comme ingénieure dans le domaine de l’acquisition de données. Elle intervient notamment sur des systèmes de communication dans le secteur de l’énergie, qui permettent de transmettre des données vers des centres de conduite. Ce travail, bien que très technique, la passionne toujours autant. Elle apprécie les défis et la nécessité de s’adapter à de nouveaux environnements.
Qu’aimerait-elle changer dans son domaine ou dans la société ?
Si elle devait inventer un nouveau modèle, Laurence souhaiterait que les couples partagent équitablement les responsabilités professionnelles et familiales. Que chacun travaille par exemple à 60% et que le travail domestique soit enfin reconnu à sa juste valeur. Elle milite pour plus d’équilibre et d’équité dans les rôles, et pense que cela passe aussi par une reconnaissance de la charge mentale.
Pourquoi s’est-elle engagée comme ambassadrice LYVAtech ?
Laurence est engagée depuis longtemps pour la visibilité des femmes dans les métiers techniques. Elle participe régulièrement à des journées d’orientation et donne des témoignages à l’école d’ingénieur. Elle souhaite montrer par l’exemple que les femmes ont toute leur place dans ces domaines, même si cela demande parfois de bousculer les habitudes. Elle veut offrir aux filles d’aujourd’hui des modèles concrets, pour qu’elles trouvent cela normal et inspirant.
Quel message souhaite-t-elle transmettre aux jeunes filles ?
« Osez, n’ayez pas peur. » Laurence observe que, dans les situations mixtes, les garçons prennent souvent plus facilement la parole, même lorsqu’ils ne savent pas. Les filles, elles, ont tendance à se retenir. Elle souhaite leur dire qu’elles ont tout autant leur place, qu’elles doivent dépasser leurs doutes et qu’il faut multiplier les espaces dédiés aux filles pour renforcer leur confiance, comme le fait LYVAtech.




Commentaires